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3 juillet 2019

Artistes relatifs à l’errance

 
Figures d’errances affirmées / Moon dog, Francis Alÿs, Mona Hatoum, Vivian Maier, Thierry Fontaine « Seul » etc. (à compléter)
À la question, quelle est votre métier ? Ou, que faites-vous dans la vie, Vivian Maier répond « Je suis une sorte d’espion. » Une sorte d’espion clandestin qui capture l’essence de la nature humaine avec son rolleiflex. L’appareil photo est positionné au niveau de son ventre, ainsi elle enclenche la prise de vue sans être vue, dans des rapports de proximités parfois très rapproché avec les gens. Elle s’immisce dans les rues, dans les lieux, comme elle s’immisce dans la vie, sans idées préconçues, comme une bête sauvage qui se faufile dans son environnement et chasse au hasard, là où l’intuition le mène. Une intelligente intuition. Se laisser porter par le courant de l’existence, le flot (errance donc), pour mieux traquer sa substantifique moelle. Elle n’a pas de discours, et la force de ses clichés est bien de se passer de discours, d’exploser tout discours. 
Ces images sont des bribes d’existence
Sa capacité à s’infiltrer, ou plutôt à être parfaitement où elle se trouve, intentionnellement ou par hasard, a été agencée avec un métier qu’elle a exercé par commodité (je pense pour des raisons économiques, logistiques- stocker ses films et par amour et reconnaissance des enfants) et qu’elle a fait avec le plus grand sérieux et respect, celui de nounou. 
Errances expérimentées 
« One year performance », Tehching Hsieh
« Errance », Raymond Depardon
L’errance peut être attribuée à une situation d’illégalité* sur un territoire, comme celle des peuples constamment chassés d’un territoire, migrants sans papiers, tziganes, roms. En permanence menacés d’exclusion d’un territoire
* situation provenant d’une décision législative- demandeurs d’asile DÉBOUTÉS) Débouter
Rejeter la demande en justice d’une partie. Débouter le demandeur signifie rejeter sa demande.
Cet état d’errance est donc non-choisi et générateur d’une existence pénible. D’ailleurs il suggère une non légitimité à l’existence extrêmement violente. 
Les décisionnaires de ces lois indiquent aux personnes qu’elles « n’existent pas » et donc les considèrent comme des objets à déplacer, en obstruant tout ce qui constitue l’identité d’une personne (culture, histoire personnelle, intentions/projets/rêves). Ils seraient incapables de prendre de telles décisions avec un regard humain (celui qui prend en compte les émotions de l’autre, et donc qui se laisse émouvoir. Être touché par quelqu’un, une histoire, l’Histoire, celle qui nous apprend à prendre en charge le présent et notre avenir. Le fait de considérer des personnes comme
des pions ou des chiffres leur permet de prendre des décisions froides, axées sur la peur d’une perte de contrôle, de pouvoir sur la gestion d’une économie (la leur ou celle d’un pays). 
Un collègue assistant d’éducation vient de me raconter qu’un reproche d’altruisme  lui a été fait dans une banque pour laquelle il avait travaillé. Voilà à quoi servent les chiffres en politique : à se séparer de l’émotion, de notre ressenti, pour ne pas assumer la plus grande responsabilité : prendre en bien le vivant : humain, végétal, animal. 
Prendre en bien notre monde ne peut pas passer par l’exclusion, l’expulsion ou l’extermination d’un groupe. Notre intelligence doit être combinée, avec un juste équilibre avec notre ressenti- notre intuition, pour prendre des décisions. Ceci demande un gros travail sur soi-même pour parvenir à accepter, nommer ses émotions (d’où viennent t’elles, pourquoi surgissent t’elles ?). C’est seulement en faisant ce travail sur nous-même que nous parviendront à prendre des décisions justes pour les autres. Faut t’il d’ailleurs prendre des décisions pour les autres ? 
Sachant que c’est en intégrant la parole (l’histoire) de l’autre, que nous avancerons, cheminerons de la pensée à l’existence (ce qu’on fait/ ce qu’on vit). 
* Installation pour errances quotidiennes
Une bâche fine dans laquelle s’infiltre et glisse le vent, l’air + sur des guirlandes d’objets, coquillages, graines sèches, objets métalliques, tubes de bambous, le tout combiné pour un impact visuel, tactile et sonore.
Définitions : 
(glanées dans les dictionnaires du Collège Pierre et Marie Curie de Niort pendant les douces errances lors des surveillances d’épreuves de brevet)
Le Robert pour tous, 1994
errant : 1. qui va de côté et d’autre, qui n’est pas fixé, 2. qui voyage, se déplace sans cesse.
errer : aller au hasard, à l’aventure/ mendiant, rôdeur, vagabond qui erre sur les chemins, errer sans pouvoir s’orienter, se perdre, se manifester ça et là, ou fugitivement, flotter, passer/ se tromper (figure)
Larousse, dictionnaire général pour la maîtrise de la langue française, la culture classique et contemporaine, 1993-94
errance : action d’errer
errant(e) : adj. présent des deux verbes errer de l’ancien français, l’un signifiant « voyager » ou du latin iter « chemin, voyage ». 
Raymond Depardon, errance 
Mona Hatoum 
Francis Alÿs
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